STUCK IN THE SOUND à L’Olympia
Stuck in the Sound sera à L’Olympia le 20 Ocotbre prochain!
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La sortie d’un troisième album, c’est une étape particulière dans la carrière d’un groupe. Quand Stuck enregistrait son premier EP, JRF, le chanteur, prophétisait déjà que ce serait le vrai moment décisif – ce qui était sans doute aussi une manière de tenir le stress du présent à distance. Et voilà que dix ans plus tard, ce troisième album est fini, composé, enregistré, mixé. Il y a dix ans, on se demandait déjà à quoi il ressemblerait. Quelle tonalité il aurait. Comment le groupe aurait évolué. Qui en ferait encore partie.
C’est sans doute la première chose à retenir : la formation de départ n’a pas changé. JRF, Emmanuel, François et Arno sont toujours là. Ca peut avoir l’air anodin et pourtant, quand on suit les parcours souvent mouvementés des groupes de rock, on constate que c’est une rareté. Cette fidélité, cet esprit de clan soudé, se retrouve aussi dans le son puisque c’est le même ingé qui mixe les albums de Stuck, comme il le faisait déjà il y a dix ans pour les premières maquettes.
Le premier album, Nevermind the Living Dead, ressemblait à une explosion incontrôlée de sales gosses, avec 25 riffs différents par morceau. Une déflagration dont le noyau nucléaire était le tube « ToyBoy », qui leur permis d’être repérés par les Inrocks. Avec Shoegazing Kids, son deuxième album, le groupe a appris à se canaliser, à faire des chansons et à laisser l’émotion affleurer dans sa musique. Les gamins turbulents devenaient des ados plus poétiques. Rétrospectivement, ces dix années ont donc été des années d’apprentissage, dix ans qui leur ont servi à digérer leurs influences variées, du rock au rap, pour finalement s’en affranchir.
Et le troisième alors ?
Pour s’en faire une idée, il vaut mieux ne pas demander aux Stucks. Quand on leur pose la question classique : comment ils ont conçu leur album, ils répondent « on sait pas ». Le titre Bandruptcy ? « Sait pas non plus ». Le concept ? « Y’en a pas ». Ok. Si ça peut paraître déroutant au début, c’est en définitive une attitude naturelle pour un groupe qui aborde sa musique d’une façon aussi sincère. Après l’agitation des tournées du deuxième album, plutôt que de réfléchir à une stratégie de conquête du monde, ils se sont fabriqués leur propre studio à Montreuil – construit de leurs petites mains de A à Z, devenant ouvriers en bâtiment pour quelques mois. Ils ont bâti leur nid à l’écart de l’agitation pour mieux revenir à l’essentiel : le son.
Avec Pursuit, les quatre garçons ont réussi quelque chose de très rare : composer exactement ce dont ils avaient envie, en se concentrant uniquement sur la musique, en travaillant et retravaillant chaque titre séparément. Il n’est pas question d’album-concept ici. Les Stucks sont revenus à la seule chose qui compte : des chansons qui chacune se suffisent à elles-mêmes, possèdent leurs propres cohérence et logique internes. Le troisième album, c’est celui dont les groupes crèvent ou auquel ils survivent. Les Stucks ont réussi à l’aborder en oubliant ce dilemme avec la sagesse de simplement composer ce qui leur plaisait, ce qu’ils avaient au fond des tripes. S’il y avait un concept dans Pursuit ce serait sans doute celui-là : le principe de plaisir. Et on sait que c’est le meilleur moyen pour réussir à le faire partager aux auditeurs.
Dans cet album, on retrouve les déflagrations des débuts du groupe parce qu’ils n’ont rien perdu de leur inspiration mais accompagnées par une vraie maîtrise musicale et vocale. En dix ans, le groupe a progressé et a su trouver son équilibre. En se concentrant sur chaque morceau séparément pour le travailler jusqu’à sa forme parfaite, ils ont réussi ce qu’ils auraient échoué à faire s’ils l’avaient sciemment décidé : un album à tubes. Pursuit présente des facettes très diverses les unes des autres, des mélodies douces s’enchaînent avec des morceaux plus électros puis du rock héroïque. Mais toutes sont marquées par le son Stuck. Il y a forcément un titre fait pour vous dans cet album.
Ils commenceront donc par les Transmusicales de Rennes le 1er décembre prochain.