Serge BROUSSEAU, Président de BCA Expertise : une nouvelle forme d’expertise en automobile : l’Expertise automatique à Valeur Ajoutée (EVA)
Asnières, le 6 juin 2011
Grâce aux nouvelles technologies, BCA Expertise ouvre la voie à la maîtrise des coûts de réparations en déployant « l’expertise automatique à valeur ajoutée ».
Les nouvelles technologies peuvent permettre aux experts de mieux exploiter leur expérience de terrain au profit d’une maîtrise efficace et pérenne des coûts de réparation. BCA Expertise est prêt et propose une solution révolutionnaire. Les accidents automobiles occasionnant des blessés ou des tués sont en baisse continue depuis plusieurs années. C’est une tendance dont il faut évidemment se féliciter.
Cependant, dans le même temps, les accidents avec dommages matériels, même mineurs, ont un coût financier de plus en plus élevé. Selon l’association Sécurité et réparation automobile (SRA), les sinistres avec dommages matériels ont coûté en 2009 plus de 10 milliards d’euros aux assureurs, frais de gestion compris. Cela représente une hausse de 8% par rapport à l’année 2008 et surtout plus des deux tiers de l’ensemble des indemnités versées suites à des sinistres automobiles (73%).
Pour faire face à cette explosion des frais d’indemnisation liés à de “petits” sinistres, les assureurs tentent d’agir simultanément sur les deux principaux leviers de réduction des coûts, la réparation en elle-même, et les coûts de gestion, ces derniers incluant les frais d’expertise automobile.
En agissant ainsi, ils se posent incontestablement les bonnes questions. Tout l’enjeu est d’y apporter la réponse la plus performante, entre maîtrise des coûts par une analyse technique des facteurs de hausse, ou réduction des coûts fondée sur les seuls critères financiers.
Toutes les composantes des coûts de réparation sont et se maintiennent à la hausse :
Pour comprendre, il faut aller dans le détail des chiffres et s’intéresser à la nature des réparations effectuées. Car l’augmentation des coûts de réparation est évidemment liée à l’évolution des technologies automobiles, qu’il s’agisse des modes de fabrication ou de nouveaux équipements tels que les radars de proximité dans les boucliers avant et arrière, l’éclairage au Xénon, etc.
Dans la majorité des sinistres faiblement complexes (moins de trois pièces touchées), BCA Expertise, fort d’un réseau national réalisant plus d’un million d’expertises par an, constate que le coût de la pièce détachée augmente de façon significative au fur et à mesure de l’évolution technique des véhicules. Ce constat se trouve confirmé par les chiffres. En 2009, SRA relève que le coût en pièces détachées du remplacement des boucliers avant ou arrière représente plus de 20% (1,3 milliards d’euros) des 6,46 milliards d’euros dépensés par les assureurs pour réparer des dommages matériels hors bris de glace et vols.
Cette évolution à la hausse des coûts de pièces détachées pourrait avoir des effets pervers et pourrait conduire à concentrer l’effort de réduction sur les coûts de main d’oeuvre et les frais de gestion. C’est une tendance constatée bien qu’elle apparaisse incertaine quant aux résultats finaux.
Les « solutions » logicielles des contrôles automatiques des devis : avantages et risques vus de l’assureur…
Dans cet océan d’augmentations de tous les postes de prix des sinistres matériels automobiles, quelle place faut-il réserver aux solutions logicielles de contrôle automatisé des devis intégrées ou connectées aux outils de chiffrage leaders sur le marché (Sidexa, Lacour, ETAI et GT Motive) ?
En général deux axes d’économies sont proposés :
– Ces solutions espèrent favoriser l’évolution à la baisse des prix de réparation, en supposant que le « processus » soit plus performant que le « juge de paix » qu’est aujourd’hui l’expert en automobile,
– les automatismes des contrôles sont sensés contenir le coût d’une intervention d’expert, permettant ainsi de réduire les frais de gestion.
L’avenir jugera de l’atteinte de ces espoirs.
A ce stade, que l’on me permette deux interrogations :
1ière interrogation : l’arbitrage purement informatique peut il exclure les interventions d’experts (visite ou expertise à distance sur photos) et résister aux deux tendances de fond suivantes ?
– D’une part, l’arbitrage informatique, compte tenu de l’évolution rapide des technologies automobiles (l’exemple du bouclier est édifiant), concernera une part décroissante des sinistres,
– D’autre part, le seul référentiel aux prix et temps des catalogues des constructeurs peut engendrer des risques s’il n’est pas contenu ou corrigé.
2ième interrogation : ne faut-il pas, déjà, prendre en compte une analyse objective concernant l’EAD ?
BCA Expertise fait près de 200 000 EAD (expertise à distance) par an. Sur ces 200 000 EAD, 175 000 sont « corrigées » par les experts de BCA Expertise. Cela signifie que les devis + photos transmis par les réparateurs conventionnés sont dans 85% des cas corrigés par les Experts pour des montants très conséquents.
L’intervention de l’expert EAD est donc concluante. Remplacer l’expert EAD par des logiciels comporte un risque. Il faut donc rester prudent, avancer pas à pas et tirer les bons enseignements de ce qui est pratiqué par les acteurs du marché.
Une VRAIE offre construite par les Experts pour identifier les potentiels d’économies:
Par rapport à des « solutions » fondées sur des « logiciels purs », quelle offre l’expertise automobile peut-elle faire ?
Quel positionnement doit proposer le « monde » de l’expertise ?
Aujourd’hui, sur 100 expertises, 23 sont faites en EAD (expertises à distance) et 77 sont des expertises où l’expert se déplace (expertises dites terrain). Il n’est pas besoin d’être devin pour dire que cette répartition 80/20) ne correspond plus aux attentes des clients et aux performances attendues des Experts.
Demain (en 2012, 2015), il semble évident que les expertises « terrain » vont se réduire pour ne concerner que les cas avec imputabilité douteuse ou les gros chocs ; l’expertise terrain ne devrait pas dépasser 40% des cas. L’EAD augmentera pour passer de 23 à 30%. Les « expertises » automatiques à base de statistiques et de systèmes experts, atteindront 30% et concerneront principalement les petits chocs. On voit donc bien que le marché de l’expertise va considérablement évoluer.
Devant cette évidence, soit les experts tendent le dos et se marginalisent, soit ils s’inscrivent dans le mouvement pour l’accompagner et en corriger les risques et les excès. C’est évidemment ce dernier choix qu’à fait BCA Expertise.
En effet, ce que les assureurs et les réparateurs attendent de l’Expert en automobile, c’est sa valeur ajoutée au profit de la maîtrise des coûts pour les uns, et c’est son rôle d’arbitre vis à vis de l’assureur comme du client, pour les autres.
Son rôle d’arbitre confère en effet à l’expert automobile la capacité à avoir une vision d’ensemble nourrie par l’expérience du terrain.
Et la vraie valeur d’un expert se décline à deux niveaux :
– L’expert doit centrer son intervention sur les cas…qui en valent la peine. Il doit concentrer ses actions sur les gros chocs et/ou lorsque l’imputation des dommages est incertaine : c’est là où il va générer une vraie valeur ajoutée. Sur ce créneau, personne ne conteste sa contribution positive.
– Pour les cas, les plus bénins, ou qui ne posent pas de difficulté particulière, l’expert qui se déplace est souvent inutile. En un mot, il faut reconnaître que faire 50 kilomètres pour aller constater une rayure sur une porte de véhicule, n’est pas économiquement démonstratif. En revanche, le savoir expert, s’il est recensé, mis en forme et restitué automatiquement, est une réelle avancée. Pour ne pas dire une vraie révolution.
Jusque là, cette expérience était le propre de chaque expert et même si des outils statistiques existent, ils ne permettaient pas d’exploiter en temps réel toutes ces connaissances accumulées et de les mettre au service des assureurs et des réparateurs. C’était hier.
Modéliser l’expérience dans un système d’expertise automobile à valeur ajoutée :
Dans son travail quotidien, un expert en automobile réalise un ensemble de contrôles de base lui permettant de juger, de la cohérence du devis par rapport à l’ordre de mission, de l’incidence du sinistre sur la sécurité du véhicule, de la bonne application des tarifs horaires, etc.
Il sait aussi instantanément évaluer la justesse des temps de réparation suggérés, en fonction d’autres cas identiques rencontrés auparavant.
Consolidé à l’échelle nationale dans un référentiel informatique, ce savoir peut désormais être exploité pour analyser systématiquement les devis et ainsi fournir une vue d’expert, dans un temps quasi instantané et pour un coût bien moindre.
En modélisant cette expérience, BCA Expertise apporte aux assureurs un premier levier concret de maîtrise des coûts, par la systématisation du contrôle sans perte de temps. Le dossier transmis et analysé par nos moteurs de règles donne une solution (acceptation ou refus avec des motivations) de manière quasi instantanée.
La solution dite « BJJ » de BCA Expertise, offre aussi un second levier d’optimisation en permettant de comparer les temps de réparation suggérés par les réparateurs dans leurs devis à la moyenne des meilleurs temps validés par les experts de BCA Expertise à l’échelle nationale. C’est sur ce point, que le système proposé se démarque fondamentalement des autres outils du marché. Le système « BJJ » de BCA Expertise, connaît les prix et temps constructeurs, mais il connaît surtout le positionnement de milliers de cas identiques à celui traité : il peut donc comparer les prix et temps des constructeurs aux prix et temps issus de nos bases et retenir ceux qui sont économiquement les plus avantageux. Simple et incontestable !
Pour résumer, une réparation classique impacte des prix de pièces, un temps de réparation et un tarif horaire. Si le tarif horaire relève de la responsabilité du réparateur et de l’assureur qui l’agrée, le temps de réparation comme les prix de pièce peuvent être optimisés par un système intelligent comme BJJ qui recherche les meilleurs résultats obtenus dans des situations équivalentes.
Enfin, le système est conçu pour déclencher la visite de l’expert uniquement si celle-ci constitue une vraie valeur ajoutée. Et lorsque l’expert fera son expertise « terrain » il bénéficiera, pour tous ses dossiers, des apports du système « BJJ », notamment de ses bases historiques et des prix conseillés calés par rapport aux milliers d’expertise de même nature : ainsi, en arrivant devant le réparateur il disposera, dans ses outils portables, des données correspondant aux cas identiques ou proches de celui qu’il aura à traiter.
Cette approche à travers « BJJ », permet à l’assureur de mettre en oeuvre sa stratégie de maîtrise des coûts dans les meilleures conditions, c’est à dire sans risque pour la qualité des prestations réalisées et en utilisant les bonnes ressources au bon moment et à bon escient.
En conclusion :
Les systèmes dits de validations automatiques des devis sont à la mode. Il ne faut donc pas s’y opposer. Il faut simplement veiller à leur vraie contribution à la maîtrise des coûts techniques comme à la réduction des délais de gestion qui sont toujours des vecteurs de coûts.
Dans cet esprit, un système de contrôle automatique, dont les effets sont conditionnés et garantis par la prise en compte des effets de l’expérience et de la statistique, conjugue tous les avantages : un gain de temps, une garantie de résultats techniques et des coûts de gestion contenus.
Cette orientation est celle de BCA Expertise au service de ses clients. Elle s’inscrit dans une optique de rénovation nécessaire du paysage de l’expertise en automobile. Il faut vivre avec son temps et offrir des systèmes innovants qui répondent aux demandes des Clients en leur garantissant un niveau de performance technique à travers la maîtrise des coûts.
L’Expert en automobile à un rôle fondamental à jouer dans le futur à condition de passer d’un système archaïque à un système rénové. La vitalité de notre profession réglementée qu’est l’Expertise en automobile est assurée par deux nécessaires évolutions que nous avons à portée de main :
– L’expertise automatique à valeur ajoutée ; c’est l’objet de mon propos aujourd’hui.
– Une nouvelle catégorie d’expertises sur des marchés de masse : l’aide à la vente ou à l’achat de véhicule d’occasion. Lorsque le particulier souhaite acheter ou vendre un véhicule d’occasion, il a besoin d’être assisté et sécurisé. Aujourd’hui pourtant, ce service n’existe pas alors que l’Expert en automobile remplit toutes les conditions pour vérifier le véhicule, fixer sa valeur et remettre au particulier un rapport d’expertise garantissant l’opération de vente ou d’achat. Il existe une véritable attente du marché qui sera sensible à une offre de services rapide, homogène sur l’ensemble du territoire. Ce sera l’objet de mon propos, demain.
Ces deux évolutions majeures vont conditionner le futur de l’Expertise en automobile et celui de BCA Expertise qui s’est mis en ordre de marche pour les réaliser.
A propos de BCA Expertise
Créée en 1955, BCA Expertise est une SAS, référent français de l’expertise automobile avec environ 30% des parts de marché, un chiffre d’affaires 2010 estimé à 102 millions d’euros et une contribution majeure dans la formation au métier d’expert automobile. BCA Expertise se déploie sur l’ensemble du territoire français, dom-com inclus avec ses 84 agences. L’entreprise emploie près de 1200 collaborateurs, dont plus de 50% sont des experts automobiles.
Plus de 950 000 rapports d’expertise ont été produits par BCA Expertise sur l’année 2010.
Ces prestations portent sur tous les véhicules roulants (automobiles, véhicules utilitaires, poids lourds, autocars et autobus, matériels agricoles, deux-roues, engins de travaux publics, véhicules de collection), le maritime, et couvre toutes les natures de dommages (pannes mécaniques, collisions, valeurs avant et après sinistre, aide à la vente d’épaves, accidentologie, responsabilité civile professionnelle, protection juridique, fraude).
Les principaux clients de BCA Expertise sont AXA, COVEA AIS, PACIFICA, GENERALI, GAN GROUPAMA, AVIVA, THELEM. Par ailleurs, BCA Expertise réalise des prestations pour d’autres clients parmi lesquels la majorité des courtiers, des loueurs, des constructeurs ou importateurs automobiles, des flottes de grandes entreprises, des réseaux de centres auto, des transporteurs…