Sécurité sociale : le seuil de 91 euros passe à 120 euros !
Effectivement, depuis le 1er mars dernier, la Sécurité sociale ne prend plus en charge à 100% les actes et soins lourds que si le tarif du soin ou de l’acte est supérieur à 120 euros, déduction faite d’un forfait de 18 euros. En rappel, ce seuil était auparavant fixé à 91 euros, et tous les soins et actes de santé dont le tarif étant inférieur à ce seuil étaient pris en charge à 70% (soins de ville) et à 80% (soins en établissement). Aussi, il faut oublier ce seuil de 91 euros, et commencer désormais à raisonner avec ce nouveau seuil de 120 euros…
Un système de santé français qui part à la dérive
En rappel, la Sécurité sociale a déjà procédé aux premiers déremboursements dès les années 60, notamment les remboursements optiques et dentaires qui ont été fortement réduits. Ensuite, ont suivi le déremboursement des soins courants (de 80% à 65%), la hausse du forfait hospitalier, les déremboursements successifs de médicaments, l’instauration d’une franchise sur le remboursement de chaque boîte de médicaments, d’un acte paramédical ou d’un transport sanitaire etc. Cette année, on connaît aussi de nouvelles vagues de déremboursements et de baisses de prise en charge, dont notamment cette hausse du seuil, l’une des mesures annoncées lors de la dernière loi de financement de la Sécurité sociale.
Bref, il faut voir la réalité en face : le système de santé français s’enfonce de plus en plus, l’égalité devant la santé est de plus en plus remise en cause, les catégories populaires continueront à souffrir de plus en plus, les classes moyennes commencent à être touchées, et l’accès aux soins et à la santé pour tous n’est plus ! Face à tout cela, bien que la souscription à une mutuelle ou à une complémentaire santé reste facultative, cela devient de plus en plus obligatoire si l’on veut bénéficier d’un meilleur accès aux soins et à la santé. Ceci dit, les multiples mesures d’économies de la Sécurité sociale font place à une certaine compensation de la part des organismes complémentaires, et font aussi que leur tarif augmente. Un point de plus à ajouter à l’inégalité d’accès aux soins et à la santé…
Le plus triste, c’est qu’il n’y a apparemment aucune solution durable jusqu’à aujourd’hui, apportée par ces multiples réformes, et l’on ne peut qu’assister impuissamment à cette phase de déclin de notre si cher système de santé français.