L’emploi et la formation au coeur de la 8ème édition de SIFER
L’industrie ferroviaire française est confrontée à de multiples enjeux. Economiques : la concurrence
asiatique, la libéralisation du rail, la réduction des coûts de maintenance du réseau… Ecologiques : la
prise en compte de la biodiversité lors de la construction ou la rénovation de lignes, la réduction de
l’empreinte carbone… Sociétaux : la hausse du prix de l’essence et l’exil rural incitent la population à
privilégier des modes de transport alternatifs à la voiture.
En réponse à ces enjeux, la filière ferroviaire française innove et crée de nouveaux métiers comme
ceux d’architecte d’intérieur, de dessinateur-projet, de technicien assurance qualité… Conséquence,
en matière de formation et de recrutement des besoins émergent pour répondre à un double défi :
permettre aux salariés en poste d’évoluer vers des métiers de plus en plus techniques
et recruter des jeunes aux profils qualifiés, formés aux métiers de demain.
Dans ce contexte, les exposants de SIFER profiteront du salon pour échanger sur ce sujet d’actualité et
nouer des contacts stratégiques. La FIF profitera de la 8ème édition de SIFER pour organiser une table
ronde sur le thème « Formation et images du ferroviaire ». Un axe de travail fixé comme prioritaire
par le Comité Stratégique de la Filière Ferroviaire, dont la FIF a fortement oeuvré à sa mise en place.
Car l’excellence de la filière ferroviaire française et son rayonnement à l’échelle nationale et
internationale reposent aussi sur sa capacité à anticiper les mutations de ces métiers.
Des métiers nouveaux, des profils qui évoluent
Le contexte économique actuel, les nouvelles contraintes réglementaires et l’évolution des besoins de la
population ont eu comme double conséquence l’élévation progressive du degré de technicité des
métiers, l’émergence de certaines fonctions comme Architecte d’intérieur ou Acheteur et l’évolution de
certains postes comme dresseur / soudeur qui était auparavant deux métiers dissociés.
Témoignages.
Daniel Arslanian, 50 ans, Directeur de
projet chez SCE (société d’ingénierie)
Après 18 années passées chez Eurotunnel,
il a décidé de suivre une formation
qualifiante pour évoluer.
« J’ai participé à la 7ème promotion du Mastère Spécialisé en Génie Ferroviaire de l’Icam. J’avais comme ambition de travailler pour de grands projets ferroviaire, mais mes expériences passées et mon BTS électrotechnique devenu obsolète par rapport à mes
fonctions ne me permettaient pas facilement d’évoluer en ce sens. Cette formation m’a donné les clés pour avancer. Le marché du ferroviaire offre de nombreuses perspectives accessibles si l’on prend le soin de se former tout au long de sa carrière pour ainsi favoriser son employabilité ».
Jean-Lou Bruckert, 29 ans, Ingénieur Maintenance
Travaux voie et ouvrage d’art – SNCF Infrapôle
Bourgogne Franche-Comté
A bac+5, il décide de se spécialiser dans le ferroviaire.
« En 2008, j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur dans la production, qualité et la logistique. L’éclosion de nombreux projets ferroviaires à cette période m’a incité à intégrer une spécialisation dans ce secteur. J’ai alors décidé de suivre la formation en Génie Ferroviaire proposée par l’Icam de Lille. Les cours dispensés par des intervenants du monde ferroviaire et la réalisation d’un projet avec RFF m’ont convaincu. A la sortie de l’école j’ai reçu plusieurs propositions. J’ai tout d’abord travaillé pour Eiffage, sur le chantier LGV Esteuropéenne phase 2. Et aujourd’hui je suis à la SNCF. Les métiers du ferroviaire évoluent. Nous arrivons dans une période de forte régénération de l’infrastructure. Face à ce défi, l’enjeu est de continuer à produire chaque chantier en toute sécurité, tout en minimisant l’impact sur les circulations. Les prochains challenges qui m’attendent seront passionnants ! ».
Une filière qui recrute
L’industrie ferroviaire française se place au 3ème rang mondial, derrière la Chine et l’Allemagne. Elle réalise un chiffre d’affaires de 4,8 milliards d’euros. Elle représente 21 000 emplois directs dans l’industrie et les services(1) et plus de 200 000 au sein de sociétés et établissements publics exploitant les réseaux ferrés de France(2).
La SNCF a prévu de recruter 40 000 personnes d’ici 5 ans. Sur la période 2012 – 2013, l’opérateur historique a prévu d’embaucher 2 000 cadres(3).
Selon la dernière feuille de route du Comité stratégique de la filière, en 2020, les effectifs de la filière
devraient croître de l’ordre de 5 à 10%, tout en réalisant des gains de productivité significatifs(2).
Une filière structurée qui organise sa formation
Les constructeurs et les opérateurs du secteur ferroviaire ont créé des cycles universitaires et de formation pour répondre à ces nouvelles problématiques, en partenariat avec des clusters, des Pôles de compétitivité et des Grandes Ecoles.
Bernard-Gilles Flipo, Directeur de l’Icam, site de Lille : « Depuis 10 ans, le Mastère Spécialisé en Génie
ferroviaire de l’Icam forme des spécialistes du ferroviaire. A l’origine, Bombardier, qui avait le souhait d’attirer des jeunes ; un partenariat existant entre Bombardier et l’Icam ; et l’Ecole Polytechnique de
Montréal, qui souhaitait développer une spécialisation ferroviaire, mais dont l’activité régionale était insuffisante. Nous adaptons nos formations en fonction des besoins de nos partenaires et de nos clients –
le monde économique et les entreprises. A titre d’exemple, nous avons remodelé des modules liés aux problématiques de freinage, d’infrastructure et d’accès passager avec l’arrivée de Faiveley Transport comme membre associé du Mastère. Notre ambition est de former des jeunes ingénieurs, des salariés et
des demandeurs d’emploi par des entreprises et pour des entreprises afin qu’ils aient une vision large de
toute la filière. Le marché du ferroviaire offre de nombreuses perspectives. Dans un secteur qui se
transforme vite et dont les enjeux sont internationaux, les entreprises ont besoin de salariés formés aux nouveaux métiers et opérationnels rapidement, et les étudiants de maximiser leurs chances de trouver un emploi ou d’évoluer dans leur métier ».
Table ronde FIF “Formation et image du ferroviaire”
mercredi 27 mars 2013 – 15h30-16h45
Le Comité Stratégique de la Filière Ferroviaire a placé la formation comme un axe prioritaire de travail pour que d’ici 2020 la filière dispose de
toutes les compétences nécessaires.
La table ronde organisée par la FIF a pour ambition de faire avancer le sujet.
Au programme : la GPEC, la mise en place d’un observatoire des métiers, l’identification des “nouveaux métiers” dans la filière, l’estimation des
besoins prévisionnels, l’image du ferroviaire…
Animée par : Héric Manusset, Délégué Général de l’AIF.
En présence de : Olivier Durteste, Responsable de la direction des Relations Professionnelles et de l’Action Régionale de FIM (NPDC), André
Thinières, groupe de travail GPEC du CS2F, des représentants de la SNCF et de la RATP et un industriel.
(1) Source : Comité stratégique de la filière ferroviaire – « Ambition 2020 »
(2) Source : emploi-ferroviaire.fr
(3) Source : SNCF