Le verre de Murano
Le verre fait son apparition à Venise aux environs de l’an mille, un document du moine bénédictin Fiolario qui produisait des ampoules à usage domestique en est le témoignage. L’industrie prend rapidement une grande importance malgré le danger que représente le fonctionnement des fours dans une ville déjà très dense.
C’est en 1291 que la république de Venise décide de déplacer définitivement les fours et les maîtres verriers dans l’île voisine de Murano. De tous les incendies qui ravagèrent Venise, bon nombre furent attribués aux fourneaux.
Ce transfert, outre qu’il faisait éviter les incendies, permettait aussi de mieux préserver les secrets de fabrication d’une verrerie réputée et d’assurer la sécurité des stocks de matières premières dont l’entrepôt portait d’ailleurs le nom de “chambre des poisons”.
L’activité de l’île prit vite une dimension industrielle qui lui donna richesse et renommée, elle devint la grande manufacture du verre et du cristal de Venise. Pendant cinq siècles, Murano a été le socle d’une production des plus florissantes, rivalisant avec les techniques du cristal de Bohême. Les fabriques de Murano fournissaient à la Cour de France, à la Cour impériale d’Autriche, aux Cours des Duchés italiens comme aux palais de Venise les meilleurs lustres de cristal polychrome et les plus beaux miroirs à encadrements de verre taillé.
Ainsi naquit la renommée de Murano où les familles se transmettent encore, de génération en génération, les recettes et secrets que personne n’arrive à égaler.
Le verre de Murano est un verre riche en plomb, formé d’un mélange de sable siliceux, d’oxydes et de carbonates, d’une grande pureté et d’un éclat proche de celui du cristal. Son charme principal vient de la gamme très étendue de ses couleurs et de la pureté de celles-ci.
Aujourd’hui encore, les formules chimiques pour la composition des couleurs sont très bien gardées, même si l’on ne fabrique plus que 66 couleurs différentes alors qu’on a su en fabriquer plus de 300 !
Les perles de Murano
A côté de l’artisanat du verre soufflé qui a fait la renommée de la production vénitienne, une autre industrie se perpétue sur l’île de Murano depuis sept siècles: la fabrication des perles de verre.
Les perles de verre sont classées d’après leur technique de fabrication : enroulement, étirage, moulage, soufflage.
Dans l’enroulement, l’artisan enroule le verre en fusion autour d’une tige. Ces perles sont fabriquées individuellement.
Par contre pour les perles en verre étiré, les verriers utilisent des baguettes à trou central, à partir duquel de nombreuses perles identiques peuvent être réalisées. Ce sont principalement ces 2 techniques qui sont utilisées à Murano.
– Les perles Rosetta ou à chevrons sont obtenues à partir d’une canne de verre composée de plusieurs épaisseurs différentes de verre coloré (le plus souvent bleu, blanc et rouge), et façonnée à la meule de manière à obtenir un motif à étoiles concentriques.
– Les Millefiore ou Millefiori ont un procédé de fabrication semblable à celui des perles à chevrons, mais les baguettes de verre sont beaucoup plus fines, sans trou central. Les petites pièces découpées sont amalgamées autour d’in fil métallique par un liant de verre fondu, la perle chaude est pressée dans un moule pour lui donner sa forme définitive, puis refroidie et plongée dans l’acide pour ronger le fil, ce qui formera le trou.
– Les perles de verre soufflé, la forme de la perle est crée par le souffleur, puis on y dépose d’autres couleurs de verre, de l’or ou de l’argent. Les mouvements du souffleur créent les formes spiralées caractéristiques de ces perles.
– L’Aventurine contient de minuscules cristaux de cuivre, qui donnent de belle irisations au verre. Il est aplati en fin ruban que l’on applique sur les perles. On retrouve ce procédé dans les perles Sommerso.
– Le nom de perles Sommerso provient de la technique de fabrication de ce type de perles qui consiste à envelopper le verre coloré ou plus généralement une feuille d’or d’une couche de verre transparent.
– Les perles enroulées à la lampe sont obtenues en faisant fondre une baguette de verre et en l’enroulant autour d’une mince tige de cuivre que l’artisan fait tourner en permanence. La perle ainsi formée est ensuite décorée, puis plongée dans l’acide pour dissoudre le métal et former le trou.
Aujourd’hui le site de Murano est encore très actif dans la production du verre italien et notamment des perles.
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