Le marché de la traduction résistera-t’il à la crise?
Le marché de la traduction résistera-t’il à la crise?
Depuis une dizaine d’années, le marché de la traduction en France est en forte croissance (+ 15 % entre 2006 et 2007 si l’on se réfère aux Chiffres d’affaires des 50 premières agences de traduction françaises) et tout laisse croire que 2008 sera également bon cru selon les résulats de l’agence Atenao, en progression de 59 % entre 2007 et 2008. Le secteur de la traduction est il un marché à part qui peut résister à la crise? Probablement, mais en respectant certaines règles.
Un marché encore immature
Le marché de la traduction est né avec la mondialsation, il n’est donc pas neuf mais l’ère Internet lui a fait connaître sa révolution. C’est un tout autre marché qui s’organise depuis une dizaine d’années révolutionnant les pratiques, les méthodes et les budgets. Le marché est aujourd’hui extrêmement atomisé puisqu’on compte presque autant d’entreprises que de traducteurs. On distingue 3 types de prestataires : le traducteur freelance, l’agence “physique” de traduction et le site internet de traduction en ligne. Comme tout marché “jeune” et en expansion rapide, il manque de structure et de transparence. Les nombreux nouveaux acheteurs manquent de repères et ignorent souvent comment choisir parmi les différents types d’offreurs.
Une offre diversifiée, des prix hétérogènes, une qualité difficile à vérifier
L’Atomisation, la croissance du marché et l’absence de processus structuré d’achat impliquent fatalement la présence d’offreurs de qualité très disparates. Or, dans le flou, les acheteurs privilégient souvent le critère prix, une habitude préjudiciable à la qualité des traductions et qui, à terme, risque de tirer le marché davantage vers le bas que vers l’équilibre. L’incompréhensible recours à la traduction automatique par le Ministère français de la culture pour la traduction du contenu de ses sites internet est symptomatique de cette obsession du prix, du manque de discernement face à l’enjeu et de l’absence de repères. La vérification de la qualité d’une traduction étant quasiment impossible pour une part importante des acheteurs, on achète au prix le plus bas et on remet le jugement au lectorat, une stratégie fort dangereuse.
Vers la maturité
Le marché de la traduction n’est pas encore à maturité, il progresse au rytme de l’ecommerce et de la mondialisation croissante des échanges. En période de crise, internationaliser le portefeuille clients permet aux entreprises de diversifiér l’origine des commandes et de na pas subir les aléas d’un marché national en difficulté. Le gain de part de marchés n’est pas encore l’objectif principal des offreurs puisque la croissance du marché génère naturellement des commandes. L’inévitable processus de sélection des offreurs se fera sur les critères de la qualité mais aussi de la relation client. Le défi de l’agence de traduction est donc d’accompagner ses clients vers l’optimisation des budgets, des processus, et des traductions elles-mêmes. Une stratégie gagnante pour l’agence Atenao qui termine l’année 2008 sur des records historiques, plus de 800 000 mots traduits entre octobre et novembre, des chiffres qui augurent un avenir positif, même en temps de crise.