Le CHU de Bordeaux optimise la gestion de ses déchets grâce à Factea Waste Management
Boulogne-Billancourt, le 21 juin 2012. Des déchets mieux triés et donc mieux orientés vers la bonne filière de traitement, un personnel des services cliniques et médico-techniques davantage formé et informé, des pratiques d’achats plus économiques mais aussi plus respectueuses de l’environnement, des fournisseurs impliqués… Le CHU de Bordeaux (Gironde) est en train de mettre en place toute une série de mesures pour optimiser le traitement de ses déchets. S’agissant de la partie des déchets hospitaliers à caractère « industriel », le CHU s’est appuyé sur le diagnostic et les recommandations de Factea Waste Management, un cabinet de conseil spécialisé dans l’optimisation de la gestion des déchets.
« Pour des raisons évidentes de sécurité sanitaire, le traitement des déchets a toujours été une préoccupation majeure du CHU de Bordeaux », explique Florence Nègre-Le Guillou, pilote du groupe transversal « déchets ». Une préoccupation d’autant plus grande que les différents établissements du centre hospitalier bordelais génèrent d’importantes quantités de déchets : plus de 6 000 tonnes par an. « Si plusieurs actions avaient déjà été mises en place par le passé pour maîtriser les flux les plus importants, nous souhaitions aller plus loin dans la démarche et optimiser le traitement de l’ensemble de nos déchets, y compris d’un point de vue budgétaire », reprend Florence Nègre-Le Guillou.
Suite à une mise en concurrence, le CHU de Bordeaux décide donc fin 2011 de confier à Factea Waste Management la réalisation d’un état des lieux. Objectifs : faire un inventaire précis des quelque centaines de tonnes que représentent les déchets industriels banals et dangereux, identifier les bonnes et les mauvaises pratiques au sein de ses différents établissements, et proposer des axes d’amélioration. « Comme dans la plupart des centres hospitaliers, notre audit a notamment permis de démontrer qu’il y a avait un fort enjeu de tri des déchets à la source, engendrant des surcoûts importants lors de la collecte et du traitement de produits sensés être à risque infectieux mais qui, en réalité, ne le sont pas, indique Bruno Costes, directeur de Factea Waste Management. Une situation d’autant plus dommageable que l’organisation logistique du CHU de Bordeaux est plutôt bonne. De plus, il faut toujours garder en tête que les consignes de tri doivent rester simples pour un personnel très occupé. »
En effet, dans les hôpitaux, il faut distinguer les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) des autres catégories de produits. Ainsi, les établissements du CHU de Bordeaux ont produit en 2011 près de 2 200 tonnes de DASRI. L’impact en termes de coût de traitement des déchets n’est pas neutre : la collecte et le traitement des fameux DASRI sont généralement plus de trois fois plus chers que pour les autres déchets. Or selon Bruno Costes, presque 25 % du tonnage de DASRI n’est pas justifié et pourrait être orientés vers des filières de traitement moins coûteuses. « On note que le personnel hospitalier a tendance à orienter un déchet sur lequel il a un doute vers la filière DASRI car la priorité est de ne prendre aucun risque sanitaire. De ce fait, seules la formation du personnel et l’information sur place, comme l’a décidé le CHU de Bordeaux, peuvent réduire un tel pourcentage », souligne Bruno Costes. Le CHU de Bordeaux a d’ailleurs mené en interne au printemps 2011 une action de formation auprès de 1500 agents, action ayant conduit à une amélioration du tri et à une réduction de la quantité de DASRI de 400 tonnes, soit -15%. Selon l’étude réalisée ensuite par Factea Waste Management, la quantité de DASRI produite peut encore être réduite par la mise en place de nouvelles filières (plastiques, verre, etc).
Par ailleurs, l’audit réalisé par Factea Waste Management a permis d’identifier des axes d’amélioration dans les pratiques d’achats du CHU de Bordeaux, avec un impact direct sur la gestion des déchets, à la fois d’un point de vue environnemental mais aussi financier. Concrètement, il s’agit de préconiser l’achat de produits avec un minimum de conditionnement et, quand cela est possible, une homogénéité des matières utilisées pour l’emballage proprement dit. Autres exemples : favoriser l’achat de recharges pour les produits ménagers, de bidons de 5 ou 10 de litres plutôt que d’un litre, ou encore de bouteilles et de bidons en plastique plutôt qu’en verre.
Ces nouvelles pratiques d’achats passent également par une collaboration plus étroite avec les fournisseurs. « Une action exemplaire a été engagée avec notre fournisseur de barquettes pour les repas, sur le principe de la consigne, se félicite Laurence Bled, ingénieur restauration (CHU de Bordeaux). Les barquettes, nettoyées et séchées, sont reprises par le fournisseur lorsque celui-ci effectue sa livraison et sont réemployées. L’opération gagnant-gagnant pour le CHU et son fournisseur a fait l’objet d’un test concluant, et elle va être déployée. »
Pour Bruno Costes (Factea Waste Management), l’exemple du CHU de Bordeaux est donc caractéristique de l’important potentiel d’optimisation de la gestion des déchets dans une organisation. « Les mesures prises par le CHU de Bordeaux peuvent parfaitement être appliquées par d’autres secteurs, comme les entreprises industrielles par exemple », précise-t-il. Ainsi, suite à l’audit réalisé par Factea Waste Management, le CHU de Bordeaux attend avec impatience le déploiement de la responsabilité élargie des producteurs (REP) sur les DEEE des acteurs économiques. Une problématique que connaissent toutes les entreprises.
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