Frédéric Catherin (KCE) : « Les établissements de santé pourraient facilement optimiser leurs budgets liés aux énergies »
Les consommations d’énergies et les contrats de maintenance énergétique qui y sont liés représentent-ils des budgets importants pour les établissements de santé ?
Les budgets liés aux énergies, que cela soit en termes de consommations ou de prestations de maintenance, peuvent très vite s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros par an, voire même dépasser le million d’euros dans les établissements de grande taille. C’est moins que sur des sites industriels, certes, mais beaucoup plus important par exemple qu’au sein des parcs tertiaires. Les établissements de santé sont de gros consommateurs pour les réseaux de chaleur ou le gaz concernant la production de chaud. Et, bien entendu, d’électricité pour l’éclairage, le fonctionnement des équipements médicaux et la climatisation, sachant que la température dans la majeure partie des bâtiments doit être maintenue autour des 20 C°, de jour comme de nuit, sept jours sur sept.
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes que commettent les établissements de santé dans la gestion et la maitrise de ces budgets ?
Dans de nombreux cas, on observe une certaine dérive des coûts de maintenance car le contenu et les clauses des contrats de service aux énergies ont, par exemple, été mal ou peu négociés. Les interventions non prévues se payent en effet au prix fort. D’autre part, à l’image du gaz, les prix de l’énergie sur les marchés libéralisés ont une certaine volatilité qui sera croissante avec l’ouverture progressive de ces marchés, ce qu’il faut savoir gérer. Résultat, certains établissements qui pensaient réaliser des économies se retrouvent piégés et doivent attendre la fin des contrats pour pouvoir tout remettre à plat et revenir à des prix plus compétitifs. Enfin, on assiste parfois à une certaine dérive des coûts quand, par exemple, il n’y a pas d’engagement de la part des différents intervenants à optimiser les consommations énergétiques, aussi bien du côté des prestataires (suivi d’indicateurs et engagement d’économie contractuel) que pour les utilisateurs (gestion centralisée et suivi des températures de consigne par secteur/département).
A l’heure où de plus en plus d’établissements de santé sont déficitaires ou endettés, pouvez-vous nous donner quelques exemples de bonnes pratiques à mettre en place pour optimiser ces budgets ?
Dans un premier temps, il faut obtenir une vision exhaustive de ses consommations et de ses dépenses par type d’énergie, en y intégrants les contrats de maintenance énergétiques. Très peu d’établissements ont déjà consolidé ce type de données, ce qui permet pourtant de mener les actions correctives le cas échéant. Ensuite, il est nécessaire de négocier des contrats de maintenance et de service qui encouragent et favorisent les économies d’énergies, avec des objectifs clairs, atteignables et partagés, dans le cadre d’une relation gagnant-gagnant. Par exemple, si un prestataire multi technique permet à un établissement de réaliser une économie de plusieurs dizaines de milliers d’euros relative aux consommations énergétiques, il est normal qu’il en récupère une partie. Ce mode de fonctionnement, avec des objectifs communs et incitatifs, permet d’atteindre des économies globales annuelles à deux chiffres, et de les pérenniser. D’ailleurs, ces dispositifs vertueux ne sont pas exclusifs aux énergies et s’appliquent depuis plusieurs années à la plupart des catégories d’achats dans les entreprises et les collectivités les plus proactives.
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Titulaire d’un master achats de Grenoble Ecole de Management et diplômé de l’Université de New York, Frédéric Catherin débute sa carrière chez un équipementier automobile en tant que contrôleur financier puis acheteur projet. Un temps manager achats au sein d’un groupe de l’aéronautique, il revient dans l’univers automobile et occupe plusieurs postes achats à responsabilité pour un constructeur de premier plan. Devenu expert Achat et en management de l’énergie, il décide de fonder son propre cabinet avant de rejoindre le réseau Karistem Corporate Expertise en tant que co-responsable de l’offre Achats d’énergies.
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Karistem Corporate Expertise en quelques mots
Karistem Corporate Expertise (KCE) est un réseau d’experts spécialisés sur des thématiques ou des familles spécifiques. Grâce à leur haut niveau de connaissances sur une thématique ou une famille donnée, les experts du réseau KCE répondent ainsi aux besoins de leurs clients en termes de performance, d’amélioration de la qualité et de la productivité, en s’alignant également sur la stratégie de l’entreprise. La méthode KCE est orientée résultats et met l’humain au coeur de chaque projet. KCE s’engage d’une part sur l’implication et l’appropriation du changement par le plus grand nombre et d’autre part sur des résultats rapides, majeurs et durables.
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