A lire sur le site www.actu-ogm.fr : Le maïs Bt créé pour s’auto-protèger contre les insectes foreurs
Le seul OGM cultivé en Europe, et sur le point d’être « suspendu » en France « en attendant une expertise conduite par une nouvelle instance » (selon les propos de Nicolas Sarkozy du 25 octobre) est un maïs transformé pour limiter l’emploi de pesticides. En effet, il s'”auto protége” contre les insectes foreurs des tiges et des épis, et rend inutile l’emploi d’insecticides de synthèse contre ces insectes ravageurs.
Cet « OGM résistant aux insectes » mal dénommé “OGM pesticide” s’inspire d’un procédé connu en agriculture biologique et appelé « bio-pesticide ».
En effet, le gène introduit dans ce maïs dit Bt provient de Bacillus thuringiensis, une bactérie commune du sol naturellement résistante aux insectes foreurs et utilisée pour cela en agriculture biologique. Ingérées par les animaux ou l’homme, les protéines Bt, comme toutes les protéines composant les aliments, sont décomposées en acides aminés. Ces protéines Bt sont reconnues pour leur absence de risque pour la santé et l’environnement.
Pour en savoir plus :
Ostrinia nubilalis est un papillon dont la chenille provoque des dégâts importants dans les cultures de maïs. Cette pyrale dépose ses oeufs sur les feuilles de maïs. A l’éclosion, les larves se réfugient entre les feuilles du sommet de la plante, près de la jeune fleur mâle. A la floraison, elles descendent jusqu’à l’épi de maïs femelle en forant de nombreuses galeries à l’intérieur des tiges. Les dégâts ainsi causés peuvent faire perdre jusqu’à 50% de la récolte de l’année. On estime que la pyrale, chaque année, dévore dans le monde la ration alimentaire d’une population de 60 millions d’individus (sur une base de 3 000 calories par jour), soit l’alimentation annuelle de la population française !
Bacillus thuringiensis, quant à lui, n’est pas un outil récent découvert par les chercheurs en biologie moléculaire : cette bactérie est employée comme insecticide biologique depuis plus de 40 ans par les agriculteurs conventionnels et biologiques, et les jardiniers. Mais elle est surtout employée par les exploitants forestiers, en application par hélicoptère, pour lutter contre la chenille processionnaire du pin.
Bacillus thuringiensis produit des protéines particulières qui, dès qu’elle sont ingérées et libérées dans l’intestin de l’insecte, provoquent sa mort. Ce sont les gènes codant pour ces toxines qui ont été insérés dans le maïs dit « Bt ». De cette façon, les rendements sont préservés, souvent augmentés, tout en réduisant l’apport global de produits insecticides.