Rapport EAASM : Plus de 60 % des médicaments vendus par les pharmacies en ligne sont des faux
L’EAASM présente aujourd’hui, dans le cadre de la Troisième conférence annuelle de lutte contre la contrefaçon de produits pharmaceutiques, son rapport qui étudie les pharmacies Internet et les médicaments de survie achetés en ligne. Le constat est alarmant : 62 % des médicaments achetés en ligne sont des contrefaçons ou des produits de qualité inférieure. De plus, la plupart sont livrés avec des échantillons de médicaments» à risques. Pris sans surveillance médicale, le mélange de ces substances peut entraîner la mort.
Paris, le 2 juillet 2008 : L’EAASM, L’Alliance Européenne pour l’Accès à des Médicaments Sûrs (pour European Alliance for Access to Safe Medicines) dévoile aujourd’hui un rapport d’étude complet intitulé Les super-autoroutes de la contrefaçon (The Counterfeiting Superhighway). Ses révélations sont effrayantes : 62 % des médicaments achetés en ligne sont des contrefaçons ou des produits de qualité inférieure ce qui inclut les médicaments prescrits dans le traitement de maladies graves comme les affections cardiovasculaires et respiratoires, les troubles neurologiques et les maladies mentales.
Avec la multiplication rapide des pharmacies illégales en ligne, le risque augmente considérablement de voir ces faux médicaments atteindre les patients. Peu informés, incapables de se douter de ce qui les attend, les consommateurs sont extrêmement vulnérables aux conséquences potentiellement mortelles de l’achat en ligne de médicaments. Au travers d’études et d’examens poussés, le rapport Les super-autoroutes de la contrefaçon de l’EAASM, révèle l’étendue et les répercussions de cette pratique dangereuse et croissante.
Après une analyse approfondie de plus d’une centaine de pharmacies en ligne, les auteurs ont commandé des médicaments sur ordonnance couramment utilisés.1 Tous ces médicaments leur ont été livrés sans qu’ils aient eu à simplement montrer le moindre justificatif médical. Cette pratique est illégale et présente des dangers graves pour la santé publique. Réalisées par des spécialistes, des analyses visuelles et chimiques des médicaments délivrés sans ordonnance achetés en ligne viennent encore noircir le tableau dressé par l’enquête.
★ 95,6 % des pharmacies en lignes étudiées travaillent en toute illégalité.
★ 94 % des sites Web ne disposent pas d’un pharmacien attitré aux compétences vérifiables.
★ Plus de 90 % des sites Web délivrent sans ordonnance des médicaments de prescription.
★ 86 % des tampons « pharmacien agréé » sont des faux.
Le rapport montre qu’en achetant en ligne, le risque est de 60 % de recevoir un médicament de contrefaçon ou de qualité inférieure. Sur les 38 % seulement de médicaments réceptionnés qui se sont avérés d’authentiques produits de marque, 16 % étaient illégaux (produits authentiques illégalement importés dans l’UE depuis un pays extérieur à la Communauté) et 33 % n’étaient pas accompagnés de leur notice, ce qui est illégal en soi et présente un risque pour la santé du consommateur. Plus choquant encore, dans plusieurs cas, le « Plavix », médicament nécessaire à la survie des patients atteints d’affections cardiovasculaires, était livré avec des comprimés gratuits de « Viagra » (ou d’autres produits se prétendant tels). Toute personne sous traitement pour des problèmes cardiaques graves, doit rester sous étroite surveillance médicale, surtout lorsqu’elle prend un cocktail de médicaments destinés à traiter d’autres affections, notamment les troubles de l’érection.
Le Dr Ian Banks, Président du Forum européen « Men’s Health » a déclaré : « J’ai été alarmé de voir qu’un certain nombre des ‘médicaments’ livrés étaient accompagnés de comprimés gratuits, non sollicités et fournis sans aucun diagnostic médical. Cette pratique montre que, loin de récompenser leurs clients avec des « comprimés bonus », ces vendeurs en ligne sont des criminels sans scrupule qui semblent vouloir mettre en danger la vie et le bien-être de leurs clients. » Entre autres recommandations, le rapport suggère que les moteurs de recherche les plus utilisés, comme Google, Yahoo et MSN, éliminent des résultats de recherche les pages Web qui proposent des médicaments de contrefaçon. Cette tactique a déjà montré son efficacité pour empêcher l’accès aux sites de pornographie infantile : il est certainement possible d’obtenir des résultats analogues dans la lutte contre les pharmacies illégales en ligne.
Pour Jim Thomson, Président de l’EAASM : « Les conclusions de ce rapport sont choquantes et la situation qu’il décrit exige le passage à l’action. Les consommateurs sont mis en présence de médicaments de contrefaçon susceptibles de nuire à leur santé et qui, dans les cas extrêmes, les mettent en danger de mort. L’EAASM appelle toutes les parties intéressées – moteurs de recherche, sociétés de carte de crédit, compagnies de transport, groupes de patients, législateurs, etc. – à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cette dangereuse tendance ».
A propos de l’EAASM
Fondée en 2007, l’Alliance Européenne pour l’Accès à des Médicaments Sûrs (ou EAASM, pour European Alliance for Access to Safe Medicines) est un partenariat indépendant réunissant différents acteurs du milieu et de l’industrie de la santé dans une lutte pour la sécurité des patients. Les activités de sa campagne pour l’exclusion des médicaments contrefaits et de qualité inférieure des chaînes d’approvisionnement gravitent principalement autour de la sensibilisation du public sur des questions concernant les médicaments de contrefaçon.
www.fr.eaasm.eu
Si vous souhaitez obtenir des informations supplémentaires, organiser une interview ou recevoir le rapport complet de l’EAASM, Les super-autoroutes de la contrefaçon (The Counterfeiting Superhighway ), n’hésitez pas à contacter :
Marion Fons ou Solenn Morgon
Agence Point Virgule
mfons@pointvirgule.com – smorgon@pointvirgule.com
tél : 01 73 79 50 66
Le présent communiqué de presse ne révèle qu’un petit nombre des résultats scandaleux de cette enquête
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1 Liste des produits achetés en ligne
Maladies cardiovasculaires et respiratoires : Lipitor (Pfizer), Plavix (sanofi-aventis), Seretide (GSK), Coversyl (Servier), Micardis (Boehringer-Ingelheim), Spiriva (Boehringer-Ingelheim)
Santé mentale : Zyprexa (Lilly), Efexor (Wyeth), Risperdal (J&J)
Maladie d’Alzheimer : Aricept (Pfizer), Reminyl (Shire)
Andrologie : Cialis (Lilly), Levitra (Bayer-Schering), Viagra (Pfizer), Propecia (MSD)
Autres : Zoton (Wyeth), Reductil (Abbott), Mirapex (Boehringer-Ingelheim)