Baromètre Kea&Partners 2015 des valeurs des Français : Plus positifs, les Français croient toujours dans leur entreprise
Les Français vont mieux, selon la dernière édition du baromètre Kea&Partners, qui mesure chaque année les valeurs – positives et négatives – qu’ils privilégient, aussi bien dans la société en général que dans leur famille ou leur entreprise. Une façon de prendre le pouls, tous les ans, de la santé morale de nos concitoyens. Bonne nouvelle : pour l’édition 2015 du baromètre, les valeurs positives gagnent du terrain, notamment en qui concerne la perception de la société française.
Ce qu’il faut retenir du baromètre Kea&Partners 2015
Valeurs personnelles des Français : famille je vous aime!
Les Français restent très attachés aux relations interpersonnelles et notamment familiales. Les valeurs famille, honnêteté, respect, amitié, humour/plaisir, générosité… arrivent encore largement en tête des 20 valeurs les plus fréquemment citées par les Français. Des valeurs aussi bien partagées par les hommes, que par les femmes.
Sur les valeurs au sein de l’entreprise : en progrès grâce aux entreprises publiques
En dépit des idées reçues, l’entreprise occupe toujours une place privilégiée dans les valeurs de nos concitoyens. L’édition 2015 du baromètre Kea&Partners montre même un léger mieux sur ce front, les valeurs positives prenant de plus en plus le pas sur les négatives. En témoigne un taux moyen « d’entropie culturelle » en baisse de 23% à 22% comparé à 2014. Néanmoins, les entreprises connaissent des dysfonctionnements dont la nature diffère selon la taille, dont les dirigeants semblent un peu éloignés. La santé de la culture des entreprises françaises s’est ainsi améliorée en 2015, grâce notamment aux entreprises publiques, auxquelles sont associées de plus en plus de valeurs positives.
En revanche, les entreprises privées marquent le pas. Certes les valeurs positives comme le travail en équipe ou la satisfaction clients restent fréquemment citées mais la pression sur les coûts, le poids de la hiérarchie, la compétition interne ou les longues journées de travail, notamment chez les femmes, sont des freins fréquemment exprimés.
De même, la culture des entreprises est d’autant plus positive que l’entreprise est à taille humaine : les Français employés dans des entreprises de moins de 50 personnes sont spontanément plus positifs sur leur entreprise que ceux employés dans des entreprises de 50 et 500 personnes, et au-delà.
Enfin, plus on est jeune et plus on associe son entreprise à des valeurs positives, comme si cette dernière était idéalisée. Si ces valeurs positives ont tendance à s’éroder avec l’âge, il est toutefois notable qu’à partir de 60 ans, quand les enjeux ne sont plus les mêmes, les Français retrouvent des vertus à leur entreprise…
Sur les attentes des salariés
Le baromètre 2015 confirme le décalage entre les chefs d’entreprise et les salariés sur la perception de la santé de la culture d’entreprise. Là où les chefs d’entreprise valorisent l’investissement dans le travail et l’adaptabilité, les employés attendent une meilleure reconnaissance de leur contribution et un partage d’informations. Cependant, ils sont d’accord entre eux sur le respect, l’écoute et la confiance.
Enfin, là où les employés du public mettent en avant la satisfaction client et un désir d’efficacité, les employés du privé privilégient l’honnêteté et l’équilibre vie privée/vie professionnelle.
Société française : l’obsession du chômage
En tête des préoccupations, le chômage et/ou la peur du chômage restent un frein puissant à l’épanouissement des Français, notamment dans les petites entreprises. L’insécurité, l’incertitude, le gaspillage… figurent aussi parmi les valeurs freins d’une société française qui apparaît toujours comme anxiogène. Cette année, le terrorisme est venu s’ajouter à la corruption, la bureaucratie, la pauvreté comme principales préoccupations. A l’arrivée, ces valeurs très négatives maintiennent la France dans un désarroi parmi les plus élevés en Europe et dans le monde, à un niveau comparable à celui de L’Islande, et au-dessus de celui perçu en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. En revanche, en écho à l’actualité du début d’année 2015, on note une percée timide – mais percée tout de même – de valeurs positives comme la liberté d’expression ou la laïcité, deux valeurs auxquelles les Français réaffirment leur attachement. Mais ils demandent clairement plus d’efficacité de leurs gouvernants, plus de justice et plus d’honnêteté dans la vie collective.
Conclusion : L’entreprise reste un lieu privilégié du « vivre ensemble » des Français qui peut être mieux valorisé.
Le baromètre Kea&Partners montre cette année encore que les entreprises françaises recèlent de nombreux gisements de productivité et de performance. En évaluant la cohérence culturelle de leur institution, les chefs d’entreprise doivent être capables d’identifier les valeurs négatives qui minent la performance et de les combattre. De même, ils doivent s’appuyer sur le management pour fédérer les équipes autour des valeurs positives et au service de leur vision pour l’avenir.
Mesurer la culture ouvre en effet des voies d’amélioration de la performance.
Méthodologie
Kea&Partners invite les Français, depuis 2012, à citer les valeurs auxquelles ils sont le plus attachés, que ce soit dans la société en général, leur entreprise ou leur famille. A l’aide d’un questionnaire administré par l’institut d’études OpinionWay auprès d’un échantillon représentatif de 1074 Français de plus de 18 ans, Kea&Partners réalise un baromètre qui mesure dans le temps l’évolution de ces valeurs personnelles ou collectives.
Un indicateur clé du baromètre est le taux d’entropie culturelle (voir résultats complets). Il mesure le taux de valeurs négatives par rapport à l’ensemble des valeurs citées par les répondants. Plus ce taux est élevé et moins la population enquêtée présente de cohérence et d’efficacité collective. Un peu comme le thermomètre vous indique si vous avez de la fièvre, le taux d’entropie culturelle vous indique le degré de confusion de la collectivité que vous analysez : plus ce taux est élevé, plus la performance est faible, plus l’énergie collective est improductive. Mais, contrairement au thermomètre, la méthode de mesure du taux d’entropie culturelle vous explique pourquoi vous avez de la fièvre et quelle part joue chaque facteur